dimanche 26 février 2012

Manifestation devant l'Assemblée Nationale contre le vote du MES



Manifestation devant l'Assemblée Nationale contre le vote du MES
  
L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES n°188

Bloquer les traités de la honte

C’était en février 1994 à Washington. Dans le cadre d’une délégation de l’Entente internationale des travailleurs et des peuples, notre regretté camarade Taffazul Hussain, responsable ouvrier du Bangladesh, interpellait les représentants du FMI en ces termes : « La clause de conditionnalité qui accompagne vos prêts ordonne les plans d’ajustement structurel qui saignent les peuples, piétinent la démocratie, et bafouent la souveraineté des nations disloquées. »
Dix-huit ans plus tard, le traité instaurant le Mécanisme européen de stabilité (MES) a recours aux mêmes termes. Les « prêts » y sont subordonnés à « une stricte conditionnalité » qui appelle des « plans d’ajustement structurel », tandis que le « conseil des gouverneurs » est doté de tous les pouvoirs : prêter ou ne pas prêter, imposer ses conditions, les renforcer, les durcir... bref, conduire chaque pays d’Europe dans une situation pire que celle de la Grèce aujourd’hui (1).br /> Entre la manière dont le FMI a procédé dans les années 1970-1980 pour dépecer les nations d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et la manière dont le MES va opérer chez nous, il n’y a finalement que deux différences.
Là où le FMI avait commencé par créer la dette pour étrangler les peuples, le MES ira directement au but, puisque la dette écrase déjà toutes les économies nationales d’Europe. Et cette fois, c’est au cœur des principales puissances capitalistes (hormis les Etats-Unis) que la machine va frapper.
On ne peut qu’être stupéfaits de constater qu’il se trouve des parlementaires, quels qu’ils soient,pour appuyer la mise en place de ce MES.
Honte au député (UMP) Plagnol qui, rapportant sur ce traité le 14 février devant la commission des affaires étrangères, ose se féliciter de ce que les commissions du Parlement français recevront « une information (…) chaque fois qu’une décision engageant les finances de l’Etat serait prise par le conseil des gouverneurs » ! Peut-on imaginer abdication plus servile de toute forme de souveraineté ?
Honte au député (PS) Caresche qui, ce même 14 février, déclare à la commission des finances de l’Assemblée : «  La ratification la semaine prochaine du mécanisme européen de stabilité (MES) sera l’occasion pour le Parlement de jouer un rôle plus important. » Un rôle ? Quel rôle, sinon celui de fourrier de la dictature supranationale détruisant toute forme de démocratie, à commencer par la liberté syndicale ? Et cela, au seul service du capital financier qui exige, au nom de la « réduction du coût du travail », la systématisation des mesures de privatisation, de déréglementation et de destruction des conquêtes et droits ouvriers.
Aucun député, aucun sénateur ne peut prétendre parler au nom de la démocratie s’il ne vote pas contre le MES (et contre le traité TSCG que les chefs d’Etat doivent signer le 1er mars). A l’initiative du POI, la campagne est engagée qui jette les bases de l’unité entre travailleurs et militants de toutes tendances du mouvement ouvrier sur une exigence :MES et TSCG sont des traités de la honte, ils doivent être balayés ! C’est une question de vie ou de mort pour l’immense majorité de la population.
Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI
(1) «  Le plan de sauvetage conclu cette nuit par les ministres des Finances de la zone euro prévoit de renforcer la surveillance de la Grèce et d’imposer une présence permanente de la mission de la Commission européenne sur place » (Les Echos, 21 février). Demain, avec le MES, plus besoin de tractations : le conseil des gouverneurs aura droit de vie et de mort sur tous les peuples !

http://www.parti-ouvrier-independant.com/spip/spip.php?article1325

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